Lei dal Camerun

Sie aus Kamerun

Behandle mich ehrenvoll
sagte sie
oder murmelte es der Regen
auf dem Mund in einem leichten
Mischklang,
behandle mich,
erinnere dich, dass ich vom Fluss komme, mehr noch,
sieh schnell her:
die Pose einer Erzählung habe ich nicht
ich halte die Hände auf den Bauch, die einzigen
Hände, den einzigen Bauch,
am Abend der Schönheit, die sie hatte
sah eich eine brennende Nacht kommen,
- erinnere mich ehrenvoll,
auch ich habe geschrieben
meinen Namen auf eine Fahrkarte
der Straßenbahn und vom Blitz beleuchtet für immer
an einer Haltestelle der Zeit

Behandle mich ehrenvoll
sodass niemand mehr weiß,
finde es in meine abgelegenen
Liebe,
suche es ohne zu lächeln,
glaube es zumindest du.

Carlotta

Du wirst eine Frau sein
du wirst denken wie ich
es nie getan habe. Du wirst ich sein
aber einen Rock tragen.

 

Die Nacht wird eine andere
Süße für dich bereithalten,
du wirst nicht diese Säure schmecken
wenn du die Hände schließt.
Auch die großen Regenfälle werden 
Gesänge für dich sein.

 

Du wirst eine Frau sein, umfangen
viel Liebe, starke Liebe
wie im Meer die Welle umfängt 
dein unsichtbares Plankton
gegen den tiefen Tod.
Von ihm wirst du die Zuckungen und das plötzliche
Aufsteigen des Gelächters haben,
der Gedanke wird am Abend
ein süßer Zweig
über den Augen sein.

 

Du wirst vielen ein Wunder sein,
auch ohne etwas zu tun.
Eine Spur
für all jene, die die Sterne nicht mehr sehen.
Wirst du wie deine Mutter erscheinen, schön,
ein Funken.

 

Ich werde deine kleinen Hände 
für immer spüren, wie sie auf meinem Gesicht spielen
wie Blätter, die der Wind auf dem Boden bewegt.

 

Und wenn mein Krieg zu Ende sein wird
und mir die Worte flüchtig werden
wirst du das Privileg sein
eines hohen Liedes das nicht stirbt.

Traduzione: Hans Rudolf Velten

Milano

Milano

 


Combien de fois, Milan
De ma terre plus douce
Suis-je arrivé devant ton visage
Plat, sans souffle.

 


C'est le temps de l'amour dur,
c'est la nuit, seulement la nuit, dignité
des regards qui la savent
perdue, c'est le boulevard que je descends
comme une bete s'affolant à chercher
le bitume noir, rapide 
et luisant de pluie comme 
un étourdissement.

 

Pluie aussi le matin le long des baies vitrées au supermarché,
un instant la sensation des gouttes, 
un pincement au coeur en passant
les portes à cellule électrique
et la tete basse, courant
jusqu'à l'entrée confuse dans l'auto
entre l'odeur des vetements mouillés
et la caresse glacée du skai.

 

Je dois l'oublier, elle 
Qui descendait les escaliers
Du métro, elle n'a plus de beauté por moi,
et je dois m'oublier aussi, enfermé
dans l'auto à la regarder sans penser.
Je dois oublier ta noirceur; Milan,
et le vain bavardage de la circulation
sous les gouttes, et le jour et l'heure,
découvrir qu'il n'y avait
ni droit ni espérance, pas meme
amour, mais fureur seulement douce
et démente fureur.

 

Combien de fois de ma terre plus calme
suis-je venu à ton enfer.
Ils me conaissent les fidèles des kiosques nocturnes,
illuminés comme des étoiles glacées, les mouches
que semblent les maghrébins, les turcs
qui sont là autour à s'affairer, et avoir la paix.
Combien de fois suis-je venu à ton enfer,
Milan, pour l'inaugurer.

 

Et si cette nuit j'espérais en une nuit
Plus calme et sentir à nouveau la mer,
ce n'était pas pour chasser, ce n'était pas 
pour foncer tete baissée dans un feu blanc,
mais pour avoir la paix, la paix
sinon l'amour, la paix un peu…

 

 

Bartolomeo

Quand toi aussi tu t'arreteras dans ce grand
restauroute, que tu verras
ton visage fatigué
passer sur les vitres, sur le zinc,

ce sera un soir comme celui-ci
qui dans le vent brise la lumière
et les nuages du jour, ce sera
un grand moment:
nous serons seuls à le savoir toi et moi.

Tu repartiras
Avec un lèger trouble, presque
un souvenir et les silences des objets en vitrine
des pompistes, de leurs casquettes,
tu sentiras derrière toi léger
s'élever un chant.

Le bonheur du temps c'est de te dire oui,
tu y es, une force secrète
te fait peur, non ma jeunesse
qui cède, non l'age
mur, et non pas ma vieillesse -
notre vraie ressemblance
ast là où elle ne se voit pas.

Mon fils, mon voyageur,
ce sera ton enfer, ta vertu
cette ouie de chien ou d'ange
qui entend à l'unisson le mouvement des planètes
et le cachet tomber dans le verre
deux étages plus bas, où deux vieillards
s'affairent.
Ce sera cet amour assourdissant
Ton père, le vrai.

Arrete-toi encore dans ce restauroute,
du fond de l'obscurité j'aurai plaisir à te revoir…

 

Dalla rivista Conférence 
Traduzioni dall'italiano di Rebecca Lenoir e Christophe Carraud